Le Cesece Guyane a décidé suite à la présentation de son rapport sur la sortie de crise covid-19 de se pencher sur la question de l’immigration en Guyane pour aborder la question des enjeux et des perspectives par la réalisation d’une nouvelle autosaisine qui sera conduite par la commission immigration, union européenne, coopération régionale et transfrontalière, présidée par Mme Raymonde CAPE et dont le rapporteur sera Mme Karyn CORMIER.
La Guyane est le seul territoire européen qui partage des frontières maritimes et terrestres avec d’autres pays d’Amérique du Sud, notamment le Brésil et le Surinam. Elle demeure toutefois un territoire isolé de ses voisins latino-américains avec lesquels, y compris pour des questions de subsidiarité et de répartition des compétences entre Etat et Collectivité territoriale, il est complexe de coopérer sur le plan politique, économique ou environnemental à l’échelle du bassin amazonien, notamment dans le cadre des différentes institutions de coopération régionale (AEC, MERCOSUR, CARICOM …). Du fait de sa position géographique et de la configuration de ses frontières (dont 730 km de frontière naturelle avec le Brésil), le territoire reste démuni face aux flux migratoires provenant majoritaires d’Haïti, du Suriname ou du Brésil. Dans le contexte de la crise Covid, ces flux sont d’autant plus préoccupants pour les autorités sanitaires, que l’augmentation du nombre de cas se concentre à la frontière partagée avec le Brésil, pays d’Amérique latine le plus touché par l’épidémie à ce jour. Toutes ces vulnérabilités étaient déjà présentes, dénoncées, sans doute entendues, mais certainement pas traitées comme elles auraient pu l’être, car cela aurait imposé de remettre en cause le système actuel, les processus de décisions, certaines priorités ou choix effectués par les institutions, particulièrement au niveau central. Les effets de la pandémie, sans en être la cause, viennent aggraver la situation qui résulte pour beaucoup, d’un défaut d’organisation de la gouvernance du territoire.